Tales of Chtuluh, role play

scénario par Dédé :

Décembre 1924, à quelques kilomètres de Salem, dans le Massachussets, sur la propriété du sénateur O'Donnell, nouvellement élu, est donnée une fête dans le manoir du maitre des lieux. Le manoir se trouve sur une immense propriété boisée, au bord d'une falaise donnant sur l'océan.
Une trentaine de convives sont présents, pour fêter deux évènements, l'élection du sénateur, et le nouvel an.
Dans la soirée une tempête de neige commence, qui oblige les invités à se mettre à l'abri dans le manoir, elle ne semble pas près de s'arrêter, la fête continue à l'intérieur, et le sénateur offre à toutes les personnes présentes de les loger pour la nuit.
La soirée avançant, les invités se retirent les uns après les autres dans leur chambre pour dormir. Restent dans un salon fumoir quelques personnes, le sénateur O'Donnell, ses trois proches conseillers, Monseigneur Herman Locke, évèque de Salem, Christian Blake, riche héritier, et le professeur Harry Rofle, ainsi que deux autres invités, Ferdinald Hayley, le sénateur précédent battu par O'Donnell, et Albert Ryan, riche entrepreneur.
Alail part se coucher vers 02h00, et la conversation continue, Ryan et O'Donnell se disputant à propos de terrains que Ryan insiste lourdement pour acheter à O'Donnell alors que celui ci refuse.
Faché, Ryan quitte la pièce pour retourner dans sa chambre.
Restent O'Donnell et ses trois fidèles conseillers, qui discutent quelques instants de la conduite à tenir concernant Ryan, convenant d'une enquête à faire sur les véritables raisons motivant l'entrepreneur, qui annonce vouloir construire une autoroute sur ces terrains.
O'Donnell, fervent collectionneur d'objets d'art et antiquités change de conversation pour discuter avec l'évêque Locke, passionné d'histoire également. Il se félicite de sa toute dernière acquisition, une statuette étrange, qui intéresserait beaucoup l'évêque. Sa curiosité éveillée l'évêque questionne O'Donnell, qui refuse de lui en dire plus. Ce dernier se lève pour s'approcher d'un des murs du fumoir, où sont exposées des épées anciennes.
L'ambiance vient de changer dans la pièce, la lumière ayant baissé au fur et à mesure, tandis que l'atmosphère devient oppressante.
_ Vous verrez par vous mêmes mes amis...
_ Mais où est cette statuette mon fils ?
_ Je ne peux pas vous la montrer de cette façon...
O'Donnell prit une des épées, et commença à tourner dans la pièce, passant derrière ses conseillers, pour revenir vers eux.
_ A quoi jouez vous O'Donnell ? demanda Blake.
_ Je vais libérer vos âmes impies...
_ Pardon ?

Les trois hommes essaient de se relever, mais en sont incapables, retenus par une force invisible dans leur fauteuil. O'Donnell s'approche de Locke en levant l'épée d'un air menaçant.
_ Arrêtez O'Donnell ! ce jeu n'est pas drôle du tout !
Les trois hommes se débattent dans leur fauteuil, Rofle réussissant à se relever pour tenter de maitriser O'Donnell, mais trop tard, ce dernier abat son épée sur Locke. Choqués, Rofle et Blake ne savent que faire, Blake, toujours retenu dans son fauteuil, se met à hurler pendant que Rofle court vers la porte pour tenter de sortir.
La porte est fermée ! Bloquée par la même force qui tenait les trois hommes dans leur fauteuil. Rofle essaie de réfléchir malgré la situation, du coin de l'oeil il voit O'Donnell s'approcher de Blake, la porte est fermée, il a dû se passer quelque chose, Ryan a fermé la porte à clef derrière lui quand il est parti, un seul moyen pour sortir, l'enfoncer à coups d'épaule.
Alors qu'il se jette contre la porte, Rofle se sent violement projeter en arrière, il est trop faible, il ne peut plus bouger. A ça aussi il doit y avoir une explication logique. Ils ont été drogués ! Comme dans un rêve il voit O'Donnell enfoncer son épée dans le coeur de Blake, qui agonise en s'étranglant. Chose étrange, aucune goutte de sang ne s'écoule de la blessure. Puis soudain, l'air de la pièce est agité en tous sens, et les trois hommes reçoivent un déluge de coups invisbles, Rofle s'effondre sur le tapis et voit maintenant O'Donnell s'approcher de lui pour lui passer l'épée sur le cou... il sent à son tour son sang remonter dans la gorge, comme aspiré vers un "ailleurs"...
O'Donnell ayant achevé les trois hommes retourne au centre de la pièce et...

... et nous nous réveillons.
Inspecteur Hades Carter, docteur Mylandra Painkiller, professeur James Hoxley, trois des invités de la fête. Lassés par les conversations de la soirée, et bloqués sur place par la neige, ils avaient décidé de tenter une expérience spirituelle, en se plongeant dans une transe rituelle, à l'aide d'un extrait de mandragore, que James Hoxley a appris dans une tribu amérindienne.
Leur attention est attirée par des cris horrifiés dans le couloir. Ils échangent des regards étonnés et inquiets. L'inspecteur Carter se lève pour aller ouvrir la porte et regarder dans le couloir. Au loin ils voient un attroupement de personnes, tandis que des domestiques et invités courent en tous sens, ceux s'éloignant du fumoir ayant un air apeuré.
Painkiller arrête une jeune domestique en larmes qui s'éloignait du salon en courant, pour lui demander ce qu'il se passe. La jeune fille est trop choquée pour pronnoncer d'autres paroles que "le maitre... le maitre... il..."
_ O'Donnell ? qu'a-t-il ?
_ Il... il est mort !
_ Mort ? mais comment ?
_ Ce... c'est trop horrible, je ne peux pas... je..."

Les trois, intrigués et inquiets, se dirigent vers le fumoir pour en savoir plus. Ils y sont accueillis par le commissaire Howard Stern, supérieur de Carter, qui le laisse entrer dans la pièce, où un véritable massacre a eu lieu. Deux corps sans vie sont prostrés dans leurs fauteuils, tandis que deux autres gisent sur le tapis central, dont un, visiblement le corps du sénateur O'Donnell, est décapité.
Détail surprenant, trois des cadavres semblent avoir été lacérés à coups d'épée, mais aucune goutte de sang ne souille la pièce. Les blessures sont propres. Pendant que le commissaire Stern fais évacuer les invités en les renvoyant dans leurs chambres Carter commence à fouiller et étudier la pièce avec ses deux compagnons.
Effectivement, les victimes ont été tuées à coups d'épée, O'Donnell a été décapité, mais il n'y a de sang nulle part, et il manque une épée sur un des murs. Après avoir regardé partout dans la pièce, aucune trace de l'épée ni de la tête.

Quatre domestiques sont appelés pour transporter les corps jusqu'à une chambre froide près des cuisines, où ils seront examinés plus tard. Carter en profite pour les interroger, et leur demande qui aurait pu passer en dernier par ici. Le salon est ouvert à tous, tout le monde aurait pu y entrer, mais une jeune domestique a dû passer dans la soirée pour servir des boissons à O'Donnell et ses conseillers. Elle doit être dans la cuisine pour l'instant, l'homme l'a vue partir en pleurant.